Le ministre des Ressources animales et halieutiques, Sommanogo Koutou, a visité des infrastructures pastorales, le vendredi 8 mai 2020, dans la commune rurale de Faramana (frontière Burkina-Mali). Cette visite lui a permis d’apprécier l’état d’avancement et la qualité des travaux sur le terrain.
Environ un milliard de F CFA, c’est le montant que le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel-Burkina Faso (PRAPS-BF) a investi dans la réalisation d’infrastructures et la formation des jeunes dans divers secteurs d’activités dans la région des Hauts-Bassins. Ce projet vise ainsi à améliorer l’accès à des moyens et services de production essentiels et aux marchés pour les pasteurs et agropasteurs dans les zones transfrontalières et le long des axes de transhumance dans les six pays sahéliens. Il a pour objectif également d’améliorer la capacité de ces pays à répondre à temps, et de façon efficace, en cas de crises pastorales ou d’urgences.
Dans le cadre de la mise en œuvre des activités de ce programme, il a été initié la réalisation d’infrastructures, afin d’accompagner les pasteurs et les agropasteurs. Dans la région des Hauts-Bassins, plusieurs localités ont bénéficié de ces réalisations, notamment la commune rurale de Faramana (frontière Burkina-Mali), à travers la construction d’AEPS (dans le village de Ty), de parcs de vaccination (dans le village de Koby) et d’un poste vétérinaire (dans la ville de Faramana).
Afin de s’imprégner de l’état d’avancement des travaux, le ministre des Ressources animales et halieutiques, Sommanogo Koutou, a initié une visite de terrain le vendredi 8 mai 2020. A l’entame de cette tournée, le ministre s’est rendu à Ty, un des villages rattachés à la commune de Faramana. Là, le projet a entrepris la réalisation d’un forage pastoral.
Cet équipement d’AEPS en cours de finition a un débit de 5,6 m3/h. Le coût de la construction de l’ouvrage est estimé à 50 000 000 francs CFA. Il est composé d’un château, de deux abreuvoirs, d’une borne-fontaine, d’un local bureau-magasin et d’équipement d’exhaure. A en croire les techniciens, la réception de l’infrastructure est prévue dans deux semaines.
Après Ty, la délégation a visité le parc de vaccination de Koby qui a un taux d’exécution des travaux de 100%. Avec un coût de réalisation de 7 000 000 francs CFA, le joyau est composé d’un parc d’attente, d’un couloir de contention et d’un trottoir de l’agent vaccinateur. Le troisième site visité est le poste vétérinaire de la ville de Faramana. Là également, les travaux sont achevés et la réception provisoire est prononcée. L’infrastructure, qui a un coût de réalisation de 35 000 000 francs CFA comporte un complexe bureau-logement, un incinérateur et une toilette externe.
La réalisation de ces infrastructures entre dans le cadre du Projet d’appui aux activités des pasteurs et agro-pasteurs. Pour le premier responsable en charge des ressources animales, ces ouvrages vont permettre de remédier aux contraintes dans le secteur de l’élevage, notamment le manque d’eau. Il a souligné que le choix de cette localité n’est pas fortuit.
En effet, la commune de Faramana est une zone de pâture. « C’est une zone où l’élevage est très développé. On compte ici environ 3 000 têtes de bovins pour un petit département comme Faramana. C’est une localité où il pleut beaucoup, mais malheureusement, il n’y a pas de stockage pour les bêtes en saison sèche. Ainsi, le manque d’eau se fait ressentir pour les populations et pour leurs animaux », a laissé entendre le ministre Sommanogo Koutou.
Au terme de la visite, le ministre s’est réjoui de l’état d’avancement et de la qualité des travaux. « Nous pouvons dire que nous sommes très satisfaits de l’avancement des travaux et aussi de la qualité des ouvrages. Ils sont dans le timing et ils sont tous mobilisés à livrer les ouvrages au plus tard dans deux semaines. Ils sont bien avancés et nous avons foi en ce qu’ils disent », s’est-il réjoui.
Avant d’inviter les populations à une bonne gestion des infrastructures et surtout à prôner l’entente entre agriculteurs et éleveurs. « C’est parce qu’il n’y a pas d’agriculture sans élevage, tout comme il n’y a pas d’élevage sans agriculture, que nous invitons les populations à une cohésion sociale. Elles doivent toujours prôner le dialogue et le pardon car ce sont deux secteurs qui se complètent. Elles doivent également s’appliquer dans l’entretien et la gestion des ouvrages », a-t-il insisté.
Pour la coordinatrice nationale du Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel, Edith Vokouma, ledit projet est mis en œuvre en même temps que le Mali, le Sénégal, le Niger, le Tchad et la Mauritanie. A en l’en croire, la réalisation de ces infrastructures entre dans les objectifs dudit projet. « Nous avons pu réaliser, sur toute l’étendue du territoire, 30 parcs de vaccination et 31 postes vétérinaires. Actuellement, tous les parcs de vaccination ont été réceptionnés et 14 postes vétérinaires ont été aussi réceptionnés, et nous sommes en train de finaliser les autres », nous renseigne-t-elle.
Le projet prévoit également la formation et l’installation des jeunes pour leur insertion socio-professionnelle. Dans la région des Hauts-Bassins, environ une soixantaine de jeunes sont ainsi formés dans le métier de leur choix et ont reçu des équipements pour leur installation.
Kodima Traoré est le président du Comité de gestion (COGES). Selon lui, la réalisation de ces infrastructures va apporter beaucoup de changement dans leurs activités d’élevage. « Partout où il y a de l’eau, beaucoup de choses peuvent se réaliser. C’est pourquoi nous nous réjouissons et nous adressons nos remerciements au gouvernement et à ses partenaires pour la réalisation de ces infrastructures. Nous nous sommes engagés également à en prendre soin pour que ces ouvrages puissent durer plusieurs années », a-t-il rassuré la délégation.
Le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel-Burkina Faso (PRAPS-BF) a un coût total de 15, 901 milliards de F CFA avec une contrepartie financière de l’Etat burkinabè à hauteur de 891,760 millions de FCFA. Il couvre plusieurs régions du pays (Cascades, Hauts-Bassins, Nord, Sahel, Boucle du Mouhoun et Est) ; les axes de transhumance et sept zones pastorales. A terme, ce sont plus de 200 000 ménages pasteurs et agropasteurs, dont 600 000 éleveurs qui sont directement concernés par les activités du PRAPS-BF pendant les six ans du projet, c’est-à-dire de 2015-2021.
Source :
Romuald Dofini
Lefaso.net